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L'Oiseleur, l'Autour et l'Alouette

 

Les injustices des pervers

Servent souvent d'excuse aux nôtres.

Telle est la loi de l'univers :

Si tu veux qu'on t'épargne, épargne aussi les autres.

 

Un Manant au miroir prenait des Oisillons.

Le fantôme brillant attire une Alouette.

Aussitôt un Autour planant sur les sillons

Descend des airs, fond, et se jette

Sur celle qui chantait, quoique près du tombeau.

Elle avait évité la perfide machine,

Lorsque, se rencontrant sous la main de l'oiseau,

Elle sent son ongle maline.

Pendant qu'à la plumer l'Autour est occupé,

Lui-même sous les rets demeure enveloppé.

Oiseleur, laisse-moi, dit-il en son langage ;

Je ne t'ai jamais fait de mal.

L'oiseleur repartit : Ce petit animal

T'en avait-il fait davantage ?

 

— Jean de La Fontaine —

Recueil I - Livre 6 - Fable 15

Les fables de Jean de La Fontaine