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Le Geai paré des Plumes du Paon

   

 Un Paon muait ; un Geai prit son plumage ;

Puis après se l'accommoda ;

Puis parmi d'autres Paons tout fier se panada,

Croyant être un beau personnage.

Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué,

Berné, sifflé, moqué, joué,

Et par Messieurs les Paons plumé d'étrange sorte ;

Même vers ses pareils s'étant réfugié,

Il fut par eux mis à la porte.

Il est assez de geais à deux pieds comme lui,

Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui, Et que l'on nomme plagiaires.

Je m'en tais ; et ne veux leur causer nul ennui :

Ce ne sont pas là mes affaires.

 

— Jean de La Fontaine —

Recueil I - Livre 4 - Fable 9

Les fables de Jean de La Fontaine